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C'est ainsi qu'en 1999, lors de la reconstitution de la
campagne de France de 1814, nous eûmes à contrer une attaque de nuit déclenchée
par les allemands de la
King German Legion. L'heure et l'endroit précis de l'attaque étaient
inconnus. Vers 22h30 alors que l'obscurité totale régnait déjà (nous étions en
mai par une nuit sans lune) nous montâmes en selle et par un chemin de
campagne non éclairé nous prîmes la petite route qui séparait les deux armées(60
hommes chacune). Vu le calme de la nuit, le pas de nos chevaux était perçu loin
devant nous, par contre, l'infanterie ennemie pouvait marcher en silence (le
bruit fait par nos chevaux nous empêchait d'ailleurs d'entendre quelque chose).
(Jusque là, c'était France-Allemagne= 0-1). Nous arrivâmes ainsi à portée de
fusil des allemands sans les avoir aperçus (France-Allemagne= 0-2).
Ceux-ci commencèrent à tirer sur nous (à blanc évidemment) mais la flamme qui
sortait du canon de leurs fusils et des bassinets les aveuglait et les empêchait
de recharger directement. (France-Allemagne= 1-2). Une charge poussée fermement
nous aurait permis de les sabrer sans qu'ils aient le temps de
s'orienter.(France-Allemagne= 2-2). Encore eut-il fallu que nous puissions
guider efficacement nos chevaux dans le noir en terrain accidenté car si la
visibilité du cheval est bonne, (les juments mettent d'ailleurs bas pendant la
nuit) celle du cavalier est médiocre et l'empêche de prévoir les
obstacles.(France-Allemagne= 2-3).
Notre seule possibilité fut de retourner au bivouac réveiller
l'infanterie qui se mit en marche pour lutter à armes égales. Il était
malheureusement trop tard pour prendre l'avantage et ce fut notre armée qui dut
leur payer à boire. Cette expérience nous appris pourquoi les combats de nuit
étaient si peu pratiqués car trop hasardeux.
En 1814, à Athies
durant la campagne de France , la cavalerie de Blücher réussit néanmoins à
porter de fortes pertes aux troupes françaises :
Les cavaliers français chargés dans l'obscurité au moment où ils sautaient en
selle furent rompus avant d’être formés. Ils s’enfuirent au grand galop mêlés
aux prussiens. Quelques bataillons d’infanterie français qui commençaient à se
railler accueillirent cette nuée, amis et ennemis par un feu effroyable.
Eperdus, les cavaliers refluèrent en désordre dans les escadrons prussiens. Ce
fut partout la confusion : Dans les ténèbres, les Prussiens tirent sur les
Prussiens, et les Français sur les Français. On cherche mutuellement à se
tromper, les Prussiens criant "Vive l’Empereur" et les Français criant "Hurrah".
Seuls les éclairs des coups de feu permettent de se reconnaître.
Le général Marmont accouru au
milieu de ses troupes est impuissant à les reformer. Il ne sait plus où sont les
emplacements des régiments, à qui donner les ordres et comment les faire
transmettre.
Par bonheur, le colonel Fabvier
détaché une heure plus tôt avec 1000 fantassins entend le bruit du Hurrah,
revient aussitôt et attaque fermement les Prussiens. Ceux-ci surpris, reculent
et dégagent la route, Fabvier s’y établit et parvient à s’y maintenir en
ralliant les fuyards. Grâce à cette diversion, Marmont parvient à remettre un
peu d’ordre et à transformer la déroute en retraite. Côté français, les pertes
sont énormes : 3000 hommes sur les 9000 sont tués, blessés ou faits prisonniers.
Quand on sait que
même pendant la journée, des unités d'une même armée se battent à l'occasion
entre elles, suite à la grande disparité des uniformes qui ressemblent parfois à
ceux de l'ennemi, on comprend pourquoi les attaques nocturnes étaient rares.
Quelques citations extraites de
"Avant-postes de cavalerie légère." du Général De Brack.
-Si des cosaques attaquent durant la nuit, c'est pour vous maintenir éveillés,
pour vous épuiser.....
-Si de la cavalerie prussienne attaque durant la nuit, c'est plus sérieux;
vous devez non seulement être prêts mais manœuvrer.
-Si de la cavalerie autrichienne attaque durant la nuit, ils ont probablement
leur infanterie avec eux.
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